• La clinique La Guadalupa. Il y a du monde. Fresques didactiques sur les murs. Médecin surmené. On y trouve médecine générale, gynécologie (ils assurent un bon suivi des femmes enceintes) et accouchements (mais une table pour tout matériel !), 3 chambres de deux lits d'hospitalisation. Il y a un cabinet dentaire, ophtalmo et optique (ils fabriquent des lunettes pour les 5 caracoles du Chiapas).

    Ils peuvent aussi faire des analyses de sang, et leur microscope est suffisant pour détecter tuberculose et paludisme. Et un labo de fabrication de médicaments à base de plantes. Le retour à ce type de médecine ancestrale, je le retrouverai ensuite dans tous les pays que je vais traverser. Ce renouveau tient à une évolution culturelle, mais aussi beaucoup à une solution possible faute de moyens pour se procurer des médicaments.


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  • La clinique est ouverte a tout le monde, mais seuls les zapatistes ne paient pas les médicaments. Il y a un médecin et un gynéco à temps complet, et une vingtaine d'autres personnes, dont des bénévoles étrangers. Ils sont en travaux pour agrandir le bâtiment, et le rehausser d'un étage. Tout le monde s'y met.

    Je visite aussi la coopérative Mutvitz de producteurs de café : face aux intermédiaires (les " coyotes "), qui leur achetaient le café à 5 ou 6 pesos le kilo (et c'est beaucoup de travail, le café !) ils ont créé cette coopérative en 1998. Rafael, jeune producteur, me raconte que ça n'a pas été facile, et ils ont mis deux ans à obtenir les agréments pour l'exportation. Mais aujourd'hui, sur 5 communes, ils sont 634 producteurs, et 200 attendent leur agrément. Ils exportent par le commerce solidaire une grande partie de leur production, et cette vente est en augmentation régulière. Les grains de moindre qualité sont vendus en café moulu au Mexique. Ce qui n'est pas exporté est encore vendu aux coyotes, mais avec un rapport de forces bien meilleur. D'autres coopératives similaires fonctionnent sur d'autres communes.

    Il y a aussi des coopératives de femmes qui produisent beaucoup (surtout broderies) mais ne vendent que peu. L'une d'elles s'appelle Mujeres por la Dignidad. Elles se relaient, en laissant mari et enfants pendant une semaine, pour assurer la permanence à la boutique de la coopérative. A côté, une petite usine de chaussures de bonne qualité, qui fait surtout des bottes et des chaussures de marche.

    Et tout ça avec des militants qui se dépensent pour faire participer les populations des communautés de la zone zapatiste... avec une volonté de transparence (leurs recettes et dépenses de l'année sont affichées clairement au centime près (ça change de la corruption du Mexique). Ce sont vraiment des gens purs, directs, déterminés, souvent très jeunes. Ils répondent aux questions sans détours, n'hésitent pas à parler de leurs difficultés. En même temps ils sont très soucieux d'avoir l'autorisation de parler sur tel ou tel sujet.


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