• La palme de la bureaucratie? Le Guatemala, sans aucun doute: chaque fois qu'on achète la moindre bricole dans un magasin, ou un service, on vous remplit une fiche avec votre numéro de téléphone. Et ne vous avisez pas de la perdre! Quand vous faites votre déclaration d'impots, vous devez y récapituler tout ca! Sinon vous avez des pénalités. Les gens embauchent les services d'un comptable pour le faire... Explication officielle: la lutte contre la fraude dans ce que déclarent les commerces. Les services fiscaux sont censés faire le rapprochement. A coté de ca, c'est une pratique courante que les gens ne payent pas leurs impots, et il ne leur arrive rien... Allez comprendre!

    La palme de qui se compliquera la vie? L'Equateur, aux terminaux de bus. Vous achetez votre billet dans le hall. Super, il y a un bus, et de la place. Vous allez avec vos bagages rejoindre le bus dans la cour de départ. Là, un tourniquet, et on vous demande 10 cents. Pourquoi? Pour passer le tourniquet. Vous déposez vos bagages sur un tapis, cherchez une pièce, faites la monnaie... la queue des voyageurs s'allonge derrière vous. Ca y est, ca passe. Et la cohue continue. Alors pourquoi? Pas pour contrôler les voyageurs, tout le monde peut passer. Pas pour faire payer un impot, on peut faire le tour du terminal et rentrer directement dans la cour. Non, c'est juste pour mettre un portillon, avec quelqu'un pour le tenir! Voyez la photo...


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  • Direction La Paz, en passant par Desaguadero, à la frontière Pérou-Bolivie. Là ils m'ont dit qu'on ne passait pas et je suis restée la nuit.

    Le matin idem, alors j'ai essayé quand même (sinistre, boueux et glacé, Desaguadero...) et ça m'intéressait de voir de plus près comment ça se passait, tant pis pour le risque de rester en rade sur la route, bloquée par indiens des comités d'habitants d'El Alto, un quartier de 800 000 habitants au dessus de La Paz , exigeant du gouvernement qu'il résilie le contrat avec Aguas de Illimani (filiale de Suez-Lyonnaise des eaux). Quelques jours plus tard ils ont gagné (voir plus bas...)

    On est arrivés sans problème jusqu'à environ 25 km de La Paz. Ensuite barrages. Les barrages étaient des monticules de terre et de pierre, avec un drapeau et pas mal de piquets de grève. Beaucoup de femmes, assises par terre.

    Et puis des milliers de gens, à pied, dont aucun ne savait combien de kilomètres il allait falloir faire.


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  • Quelques triporteurs proposaient leurs services. J'ai pu faire transporter comme ça mon sac à dos sur deux kilomètres par des gamins... c'était toujours ça.  Bien sûr, je poussais le triporteur avec eux, même si je ne suis pas sur la photo. 4000m d'altitude, avec 20kg sur le dos, c'était beaucoup pour moi, mais j'allais doucement, et puis c'était facile de parler avec les gens, aussi bien ceux qui marchaient que les grévistes. J'aimais bien voir leurs réactions quand je leur parlais des piquets de grève en France. Ils sympathisaient très vite. Les femmes riaient et ne voulaient pas que je les photographie. Finalement je n'ai pas porté mon sac plus de 8 ou 9 km. Des lycéens m'ont aussi aidée. Puis un vieux monsieur en triporteur, si vieux que finalement c'est moi qui ai dû le pousser.


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  • La grève civique était organisée par la Fédération des plus de 500 comités de quartiers, la Fedejuve, qui exigeait la résiliation pure et simple du contrat de la filiale bolivienne du groupe français Suez (ex Lyonnaise des Eaux), " Aguas del Illimani " (AISA), et son expulsion. Elle demandait aussi que des actions judiciaires soient entamées contre l'entreprise pour abus et non-respect de contrat. Les " pobladores " de El Alto reprochaient à la transnationale de n'avoir, d'une part, pas tenu ses engagements de développement du réseau d'eau potable et d'égouts, et, de verser des salaires mirobolants à ses gérants et ingénieurs, plus élevés même que les émoluments du président de la République, et enfin de tenir des propos insultants pour la population de la ville.

    La Fedejuve, était soutenue par la Fédération des irrigateurs de Cochabamba qui n'en est pas à son premier combat pour le contrôle de l'eau.

    Le président Carlos Mesa a signé un décret suprême résiliant le contrat, et ils reviennent à une gestion par les deux municipalités concernées, La Paz et El Alto, avec participation des représentants des associations d'habitants.

    Quel précédent pour les multinationales! AISA réclame à l'Etat bolivien soixante millions de dollars d'indemnisation....

    Et les indiens se mobilisent déjà vers d'autres entreprises à qui le service public avait été concédé, notamment l'électricité.


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  • Dans tout le pays, et particulièrement dans les grandes villes comme Santa Cruz, Sucre et Cochabamba, ont lieu des manifestations, parfois violentes, contre les hausses des tarifs des carburants de 10 à 23% – qui touchent particulièrement les plus pauvres mais devraient rapporter à l'Etat quelques 25 millions de dollars- et pour une nationalisation du gaz et du pétrole sans indemnisation.


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