• Dans la favela Vila Santa Catarina, au sud de São Paulo, je suis allée à la rencontre de Duda, qui a créé le groupe Moleque de Rua (Gamin de la Rue). Sa compagne Louise my accompagne. Il est en train de répéter pour la prochaine tournée. Duda a fait des études de droit mais a laissé tomber la profession davocat, peut être par dégoût de ce milieu, même sil continue à dépanner des gens de temps en temps.Il sest mis à travailler la musique avec les gamins de son qurtier qui traînaient dans la rue. Pour son propre plaisir, dit-il en souriant. Il navait pas de projet défini.

    Cest devenu un groupe qui a enregistré, fait des tournées au Brésil et en Europe, puis cest une autre génération denfants qui a intégré le groupe. Et ils continuent à assurer tous les samedi les ateliers de musique et de danse pour les enfants, même quand le groupe est en tournée. Ils créent des quantités dinstruments, en plus des instruments classiques. En France, ils vont surtout dans des quartiers difficiles, faire une série danimations avec les jeunes, qui se terminent par un concert.

    Côté politique, Duda était lun des fondateurs du PT, mais il la quitté dès 1990.Pas facile de le faire parler, cest plutôt lui qui pose les questions. Un homme intéressant et dune grande épaisseur humaine.

    (sur la photo, Fabio avec un instrument fabrique avec des tubes de carton)


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  • Superbe ville de mines dor, elle avait plus de 100 000 habitants au milieu du 18e siècle, 5 fois plus que Rio. Plus de mines aujourdhui, elles ne raportent plus assez, mais il reste cette magnifique ville coloniale, très bien entretenue et restaurée. Peut être la multitude de galeries qui minent son sous sol ont elles contribué a ce quil ny ait pas eu de constructions dimmeubles.

    Ici, le sculpteur baroque Aleijadinho, est vénéré. Il le mérite, ses personnages religieux sculptés sont émouvants et de toute beauté. En plus il était atteint dune sorte de lèpre, et il sculptait avec ses outils attachés à ses moignons, ce qui nempêchait pas une délicatesse exceptionnelle.

    Autre héros omniprésent, le poète Tiradentes. Avec dautres, il a mené en 1789 une révolte dans cette région minière pour chasser les Portugais. Dure répression, exécution pour Tiradentes, exil pour dautres. Ils sont depuis devenus des héros nationaux.


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  • Pour circuler en transports en commun dans tous les quartiers centraux de São Paulo, cest très facile, et bien utile dans une ville où les embouteillages sont une préoccupation constante.

    Il y a quelques lignes de métro et une multitude de bus. La précédente municipalité (Martha Suplicy, PT) a mis en place des couloirs de bus, simplement matérialisés au sol mais respectés. Du coup on peut circuler partout vraiment très vite.

    La seule chose, cest quil faut connaître le nom du bus. Il y a bien de petits panneaux derrière le pare brise qui indiquent les principaux axes du trajet, mais ce nest pas évident a lire et les bus passent en trombe si personne ne leur fait signe.

    Un point dhistoire: dans les bus les voyageurs payent en passant dans un tourniquet. Ils ont essayé denlever les agents qui étaient là. Désastre total, rien ne marchait plus, les gens restaient bloqués derrière le tourniquet etc... ils ont vite remis les agents. Heureusement pour moi, ils sont précieux pour renseigner les gens.


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  • Qu'est-ce qu'on peut entendre sur les favelas! Au point que leurs habitants doivent declarer une autre adresse pour trouver du travail. Et pourtant, ce sont des gens sans logis qui se sont construit (ou ont rachete a aussi pauvre qu'eux) une petite baraque sur un terrain libre.
    La plupart travaillent, dans des metiers du service ou dans des petits boulots de vendeurs ambulants, certains sous la coupe d'un trafiquant qui leur fournit la marchandise. Bien sur il vaut mieux ne pas s'y promener seul la nuit, ou etre la quand il y a des reglements de compte entre trafiquants, mais la plupart de leurs habitants sont simplement des gens qui essayent de survivre, avec leur famille. Ici une vue partielle de la favela de Rocinha (120 000 habitants)


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  • Quelque chose de tres special au Bresil: je me demandais pourquoi dans les favelas, on ne trouve pas de cabanes en bois, carton, plastique ou autres qu'on voit dans d'autres pays. ici les murs sont en brique ou en beton. La reponse qui m'a ete faite: comme au Bresil quelqu'un qui construit quelque part peut reclamer la propriete du terrain si personne ne l'a reclame pendant un certain nombre d'annees (apparemment 5 ans en ville, davantage à la campagne). Donc les gens construisent en dur et obtiennent des temoignages de leur presence par des voisins, ou parce qu'on leur a mis l'electricite a leur nom... Selon eux, si la construction n'est pas en dur, ca ne marche pas. Je ne suis pas sûre que cette condition soit réelle. Les favelas, vues de l'exterieur, ont une dominante de couleur rouge brique. Ici, Vila Canoas, dans ce petit espace, vivent 3000 personnes.


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