• Je voulais voir de près une base zapatiste, un " caracol " (escargot) comme ils les appellent, mais je n'avais que quelques jours, pas assez pour aller y travailler comme volontaire.. Caracol, c'est le nom qu'ils ont donné depuis un an aux bases zapatistes, qu'ils ont reconverties vers une gestion plus autonome, plus démocratique et (un peu) dégagée de l'armée zapatiste de libération nationale. Alors j'ai choisi d'aller à Oventic, qui est le caracol le plus avancé en organisation autonome. Ce n'est qu'à une heure de bus de San Cristobal, dans la montagne.

    A l'entrée, une jeune femme m'intercepte, je dois entrer dans la coopérative épicerie-buvette et leur laisser mon passeport. Froide et sérieuse, elle m'emmène à la commission d'admission, qui doit décider si on veut bien de moi. Dans une cabane à la façade peinte d'un grand épi de maïs, trois militants, dont une femme, cagoulés de laine noire. Je dois répondre à une batterie de questions : qui suis-je, pourquoi suis-je venue, qu'est ce que j'en attends, etc... Ils prennent soigneusement des notes. Puis ils me souhaitent la bienvenue et m'expliquent longuement qui ils sont, , leurs buts, l'histoire du caracol. Une véritable conférence.


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  • Je ressors, mais pour aller ensuite dans une autre cabane. Cette fois, c'est la Junta de Buen Gobierno, la junte de bon gouvernement (par opposition au mauvais gouvernement de l'Etat mexicain) qui dirige le caracol. C'est une direction tournante.

     A nouveau trois militants cagoulés, une femme encore.A nouveau quasi les mêmes questions. A nouveau une conférence. Puis ils me demandent ce que je veux voir, je leur réponds " tout ".. inscrivent soigneusement sur un laisser-passer le nom de chaque activité du caracol que je serais autorisée à visiter, en m'adressant aux responsables (promodores) : les écoles, la clinique, les coopératives etc.


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  • Ce jour là, 17 novembre, c'est le 21e anniversaire de la création de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). C'est la fête, plus une activité sauf les urgences de la clinique, 1500 indiens avec leur famille, venus passer la journée et la nuit. Les femmes sont assises sur la terre froide et boueuse, elles brodent, s'installent pour faire leur repas. D'autres, debout, en groupe avec les autres femmes de leur village, regardent les jeux.


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  • Des enfants partout. Les femmes portent le costume traditionnel de leur village. Corsages, jupes, châles, chaque village a ses couleurs, ses broderies. On reconnaît ceux de San Andrès, tout proche, de Zinacantan et d'autres. Les contacts ne sont pas faciles, même avec les enfants, très intimidés, mais avec de la patience, ça marche. Souvent les femmes ne parlent pas l'espagnol. Cette famille, avec beaucoup de rires, a fini par m'accepter; ils ont même bien voulu que je les photographie.

    Cette famille, comme les femmes dans la photo précédente, porte le costume du village de San Andres, le plus proche d'Oventic. Chemise blache à plastron brodé (superbe... ma photo n'est pas à la hauteur) longue jupe bleue sombre avec des filets brodés, ceinture brodée, châle (chalina) sur les épaules, qui sert à tout: porter les enfants, les provisions, ou tout simplement tenir chaud. Les petites filles apprennent à broder très jeunes. Chaque femme fait son costume elle même.


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  • Epreuves sportives, basket, volley, tout l'après midi, puis remise des prix. Une vingtaine de zapatistes en cagoule viennent s'installer à la tribune, sous une immense scène couverte. Discours en totzil, puis en espagnol, sur l'importance du sport, devant les sportifs alignés en colonnes. Puis appel des nombreux lauréats qui montent à la tribune serrer la main à toute la file.

    Puis lever des drapeaux, interminable. Des centaines de militants chantent leur hymne en rang, immobiles. Seule distraction, de petits enfants qui courent entre eux et s'accrochent aux basques de leurs parents.En totzil, la terminaison "etik" indique le pluriel. J'ai au moins appris deux mots pendant les discours: "vindiketik": les hommes, et "ansetik": les femmes.


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