• Les chicken bus

    Un grand bonjour de ces enfants là, dans le rétroviseur. Alors, parlons des bus au Guatemala.

    D'abord un principe de base, partout en Amérique latine: le temps de transport n'a aucun rapport cartésien avec la distance a parcourir. Quand on a bien intégré ça, pas de problème. Au Guatemala, on les appelle le "chicken bus"? Peut être parce que leur couleur jaune d'or fait penser à des poussins? Ou parce que les gallinacés font partie des passagers courants de ces anciens bus scolaires américains. Ils ne se sont même pas donnés la peine d'enlever l'inscription "school bus" a l'arrière. Pour ce qui est de l'avant, Jésus Christ en a pris possession: "Dios nos acompañe" ou autres slogans de ce genre s'étalent en écriture kitch sur les pare brise. Ce n'est pas inutile d'ailleurs, vu la facon dont ils conduisent, il n'y a plus qu'à recommander son âme a Dieu, surtout en montagne.

    Quelques infos utiles: vous entrez dans le bus, la camioneta", comme ils disent. 2 options: ou bien il est déjà bien plein, et c'est foutu. Ou bien vous avez le choix de la place; dans ce cas:

    - Surtout éviter de se mettre près d'une fenêtre de gauche, les quelques rangs derrière le chauffeur. Il crache régulièrement par la fenêtre et comme elles sont toutes ouvertes, ces sièges sont très exposés.

    - Eviter aussi les sièges du fond, à partir des roues arrière: vu l'état des routes et des amortisseurs, les occupants de ces sièges sont violemment projetés vers le plafond à chaque nid de poule ou ralentisseur (les "tope", très nombreux et d'une conception violente). Sans parler de la poussière... je passe les détails.

    - les autres sièges près des fenêtres sont les meilleurs. Il suffit de s'assurer que le siège existe, qu'il ne reste pas que la ferraille, et qu'il n'est pas recouvert d'un produit ou un autre renversé par un passager précédent.

    Si vous n'avez pas pu choisir la place, vous êtes soit debout, soit le troisième occupant des sièges de deux. C'est tellement dans les moeurs d'y mettre trois personnes que j'en ai même vu un ou étaient peints les numéros de sièges, avec trois numéros pour deux places! Donc vous êtes assis sur une seule fesse, cramponné(e), les deux mains écartées, a la barre de devant. Et commence un sport très similaire à de la planche à voile par grand vent, et dans les tournants on doit équilibrer non seulement son propre poids mais celui de ses voisins.

    A part ca, c'est un endroit très sympa, en tous cas on est dans la vraie vie des gens du pays, et on peut discuter facilement, passé un bref moment d'étonnement de leur part. A recommander, les bus le matin très tôt, entre 5 et 6 h, quand les paysans vont travailler.En plus on ne risque pas de mourrir de faim ou de soif: à chaque arrêt des femmes montent avec sur la tête de vastes corbeilles avec des tortillas de toutes sortes ou des seaux de boissons. Et elles arrivent à se faufiler dans l'allée centrale, qui pourtant ne présente apparemment pas le moindre interstice.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :