• Lors du People's plan, l'assemblée de Mararikulam a décidé que la priorité était la création d'écoles pour les 3-6 ans. Jusque là seuls les gens aisés pouvaient envoyer leurs enfants à l'école maternelle, en général des écoles anglaises. 85% des habitants vivent au dessous du seuil de pauvreté, ouvriers dans la noix de coco ou pêcheurs. Beaucoup de femmes ne travaillent pas à l'extérieur mais le souci de la santé et de l'éducation est très présent. Sans doute tant d'années d'efforts sur l'éducation ne sont pas étrangères à ce niveau de conscience.

    Donc les habitants ont décidé que chacun des 17 villages de Marakikulam devait avoir une école «préprimaire».
    Et ils l'ont fait. La salle de classe est un muret surmonté d'une paillote, un peu de jeux à l'extérieur, mais surtout des institutrices. Peu payées, mais à plein temps. Une pour 20 enfants. C'est le Panchayat qui met l'argent nécessaire. Ce sont elles qui posent pour la photo, fières de leur travail.

    L'école de Bala Kairali m'impressionne, comme tout ce que j'ai vu au Kerala. L'originalité et le secret de cette réussite est dans l'implication des parents, et au premier chef des mères.


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  • Cela serre le cœur, venant de Mumbaï, de cette insupportable détresse physique et morale, de ces enfants mendiants estropiés, abandonnés. Ici, dans cette région si pauvre, les enfants de l'école maternelle sont superbes, joyeux, éveillés, de toute évidence heureux et en bonne santé. Regardez-les !

    Il y a deux classes dans l'école, au total 40 enfants. Chaque jour, c'est l'une des mères qui prépare le repas pour tous. L'institutrice en riant ; « elle en prend soin, vous comprenez, son enfant est parmi eux ! ».Et ce toutes castes confondues, même si au Kerala le système des castes est beaucoup moins présent qu'ailleurs. Chaque jour, ils ont du lait, des céréales, des œufs, des fruits frais.


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  • Les parents sont fortement impliqués aussi dans la conception même des programmes. Chaque année il y a une assemblée du district, là les pères viennent aussi,. Il y a des médecins, enseignants, psychologues... ; et on décide des programmes scolaires et des questions pédagogiques.

    Leur objectif éducatif est clair : une grande partie des acquis de base de l'enfant se font avant 6 ans. Les programmes développent tout ce qui va permettre à l'enfant d'acquérir le maximum d'autonomie, en se basant beaucoup sur les sens. Ainsi sont définies 1200 activités faisant appel à l'ensemble des potentiels de l'enfant et qu'il aura abordé au cours des 2 ans d'école. Cela porte aussi bien sur le plan sensoriel, que sur la sociabilité, la sensibilisation à l'environnement, et bien d'autres. L'anglais ne figure pas au programme « il sera bien temps après 6 ans ».

    Le résultat est que les enfants fréquentant ces écoles obtiennent des résultats bien meilleurs que ceux des écoles privées ou écoles anglaises. Depuis peu la classe moyenne s'est mise à s'y intéresser et à inscrire ses enfants dans ces écoles qui étaient exclusivement celles des pauvres. Cette année le nombre d'enfants a ainsi augmenté de 32%.


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  • Participation aux décisions, volontariat, partage, conscience élevée de l'intérêt de l'enfant, ne pourrait on pas appeler ça une éducation «durable» ?

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  • Au Marakikulam, une des impulsions fortes du People's Plan pour surmonter la pauvreté est de développer une résistance aux dégâts de la globalisation en encourageant des micro-projets économiques. L'idée est de construire une certaine auto dépendance en mettant l'accent sur les ressources locales et le marché local. Cela permet d'échapper en partie aux effets des fluctuations et changements brutaux des prix au niveau mondial, en protégeant l'emploi local.

    Le développement économique n'est pas en soi une réponse à la pauvreté. Dans les années 80, le fort développement au Kerala n'avait pas réduit la pauvreté, et il faut voir certaines contrées riches de l'Inde où le quotidien, c'est la malnutrition, la mortalité infantile etc.

    Au Kerala, ils ont choisi un autre type de développement. Ici, bien sûr, les cocotiers omniprésents sont une ressource support de multiples projets. Une politique de micro-crédits a été mise en place.


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