• Finalement, nous sommes 200 passagers, sur deux ponts, avec beaucoup d'enfants petits. Les hamacs occupant toute la place, il ne reste que le passage pour une personne tout autour du bateau, à part le pont supérieur, occupé par un abri et une sono à plein régime, avec des films en DVD. Le voyage jusqu'à Manaus dure deux jours et deux nuits. Et avec toute cette promiscuité, je n'ai pas entendu une dispute, une marque de mauvaise humeur. Même les enfants ne se plaignaient pas. Chacun laisse passer le temps, assis ou allongé dans son hamac, ou appuyé contre le bastingage à regarder le fleuve et les rives qui passent lentement.

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  • Et on se parle aussi. Je parle avec Romulo, étudiant de Manaus, le seul lecteur parmi les passagers, et aussi avec Gonçalo, un indien délégué par sa communauté, les Satéré Mawé pour la représenter à Londres dans une réunion de commerce équitable-ils produisent surtout du guarana, dont leur territoire serait le berceau. Il n'a que des vêtements légers, nous sommes en janvier, et il va à Londres ! Je me lie aussi avec Manolo, un cuisinier péruvien au physique d'inca, qui bourlingue depuis des années en Amazonie et qui une fois à Manaus me fait un succulent « ceviche » avec des poissons du fleuve. Je parle aussi avec bien d'autres et beaucoup avec des enfants. Ils veulent connaître des mots français et nous passons des heures à dessiner la carte du monde, à échanger nos mots. Déjà les brésiliens se parlent facilement entre eux, mais dans cet univers où le temps s'étire, la parole en fait autant. Ceux là, c'est Nathan et Erica.

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  • Ils sont nombreux à nous attendre. Ce sont les petits vendeurs de nourriture, de souvenirs, qui vont prendre le bateau à l'abordage avant même qu'il soit à quai. Ils vendent à la criée en se faufilant entre les hamacs, dans une concurrence effrénée. Au départ du bateau, l'un d'entre eux ne réussit pas à sauter sur le quai. Nous le déposerons un peu plus loin. Plus tard, le Globo reviendra à Juruti , rebroussant chemin pour y ramener un passager âgé pris de malaise. Mais les vendeurs n'auront pas le droit de remonter à bord.

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  • Nous abordons le Sao Francisco. Un bateau comme le notre. Il est en panne depuis 24 heures, bien heureux de nous voir arriver. C'est nous qui apportons le ravitaillement, des quantités impressionnantes pour tout ce monde. A l'arrière, les forgerons réparent l'énorme hélice.

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  • Appuyé au bastingage, ce jeune passager du Sao Francisco IV est souriant. Ce retard d'une journée ne semble pas l'affecter. C'est comme ça.

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