Vers la fin du meeting, un gamin de 10-11 ans est monté sur l'estrade et a pris la parole. « Je ne suis qu'un enfant, un écolier, mais camarades, je veux la liberté pour mon peuple,il faut défendre Evo... » suivi d'un discours enflammé et vraiment bien tourné. Et il a terminé par quelques phrases d'exhortation en aymara. Les adultes sur l'estrade riaient mais la foule l'écoutait avec attention.  

J'étais les 2 et 3 mai au congrès constitutif de la Coordination des organisations territoriales urbaines de Bolivie. Une centaine de personnes, beaucoup venues de Santa Cruz et des environs, d'autres de Sucre, Cochabamba, El Alto. Autant les organisations paysannes sont fortes en Bolivie et impliquées dans les luttes, autant les organisations urbaines n'en sont qu'aux balbutiements. Elles sont d'ailleurs peu prises en compte par le MAS, le parti de Morales. Pourtant elles sont appelées à se développer avec la migration des paysans vers les banlieues des villes et les nombreuses occupations de terrains et créations de nouveaux quartiers peuplés de familles dans une extrême pauvreté.  

Cette date a été choisie pour le congrès pour en même temps apporter un appui à Evo Morales contre l'oligarchie de Santa Cruz. Nous suivons les organisateurs dans la tournée des présidents de communautés du voisinage en leur apportant des affiches contre le referendum et pour l'autonomie... des peuples. Rosa en profite pour nous faire visiter le marché pour lequel elle a déposé un projet de rénovation.Quelques piquets de bois, un sol détrempé dès qu'il pleut. Forte femme,c'est une lutteuse. Elle a pu faire accepter là un projet de marché couvert.