• La spécialité de Bahía, vendue dans des carrioles par des bahiannaises en costume blanc, c´est l´acarajé. Boulette de farine de feijão, frites dans l´huile de dendé (encore un héritage africain). Fendues en deux, elles sont remplies de vatapan, d´un peu de crudités, de camarons séchés, d´un peu de piment pour ceux qui aiment. Si l´huile n´a pas déjà trop servi, c´est délicieux. Il y a aussi la même chose, mais bouillie et non frite, c´est l´abaré, nettement plus digeste, et aussi très bon. Et si vous voulez du (très) sucré ensuite, prenez des `´cocadas``, blanches ou brunes, faites de coco rapé.


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  • Marizete, mon amie Bahiannaise, m´a emmenée à un ``candomblé´´ pour la fête de l´orisha Iansa, qui correspond à Santa Barbara dans les religions afro brésiliennes. Entité guerrière, sa couleur est le rouge. C´était dans le Terreiro San Jorge. Cette salle sert aussi pour la capoeira, des activités pour les jeunes et les autres.
    La salle était décorée de grands noeuds rouges, des guirlandes de papier blanc au plafond. Sur les murs, quelques tissages de paille et de grands portraits de Mãe et Pãe de santo qui se sont succédés sur ce terreiro. Ce sont les initiés les plus anciens, les plus inspirés. Parmi elles, Mirinha do Portão, morte très âgée et célèbre à Bahía. Les Mãe et Pãe de santo ont encore une grande autorité à Bahía. Au fond un autel, une petite estrade avec des percussionistes, tambours africains. Le maître des cérémonies, ami de Marizete, nous laisse visiter. Ils acceptent les personnes extérieures les jours de fête.

    On ne pouvait pas prendre de photos, aussi voilà une barque votive en l´honneur de la très importante orisha Lemanja, reine de la mer. Ces petites barques sont mises à la mer à l´occasion de cérémonies très populaires.



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  • La cérémonie est en langue bantoue. Une trentaine de femmes entrent, habillées à la bahiannaise, de tissus blancs et de dentelles. Ce sont les filhas de santos, initiées au candomblé. Avec elles, seulement 3 hommes. Elles dansent longtemps, rythmes. Peu à peu certaines entrent en transes, les yeux fixes, agitées de tremblements, elles se penchent violemment en avant en se tenant le ventre; elles poussent des cris rauques ou des gémissements. Souvent elles secouent les épaules violemment, titubent. Les autres les soutiennent et les guident.
    Ces transes correspondent à la possession par la divinité, l´entité, qu'ils appellent orisha. Il y en a une dizaine. Iansa est l'une d´entre elles.
    A chaque danse, de nouvelles femmes entrent en transe. Parfois aussi quelqu´un dans le public. Ici un homme ne peut plus tenir sur ses jambes, les femmes le soutiennent jusqu´à la sortie de la salle.
    On ne pouvait pas faire de photos, alors voilà d´autres bahiannaises, dans le même costume que celles du candomblé... celles ci participaient à une procession de Notre Dame de la Conception!


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  • Une femme reste allongée par terre, immobile, rigide. Ils mettent uin tissu blanc sur elle, comme un linceul, et une femme à côté d´elle surveille que personne ne lui marche dessus. Plus tard elles l´emporteront, toujours aussi rigide, et nous entendrons ses cris quand elle sortira de sa transe.
    Deux hommes sont portés et installés dans des fauteuils, ils n´en bougeront pas de la soirée, c´est le jour de leur accueil parmi les filhos de santos. Chacun et chacune des initiés vient leur rendre hommage.
    Les Mãe de santo font leur entrée avec des masques de paille. danses très longues, rythmées, ponctuées de plongées en avant et de cris rauques. Ces femmes plutôt âgées dégagent une énergie spectaculaire. A la fin elles font le tour de toute l´assistance pour serrer chacun dans leurs bras et leur transmettre leur énergie. J´y ai eu droit aussi, c´était très impressionnant.

    Pendant toute la soirée, de temps en temps des boissons et aliments étaient offerts à toutes les personnes présentes. D´abord du soda de guarana et des gâteaux, puis des plats et des acarajé.
    Vers la fin- la cérémonie a duré plusieurs heures- nouvelle entrée d´une dizaine de femmes, costumées, représentant les différents orishas. Et bien sûr nouvelle danse.
    Rythme, énergie, transe, chaleur, respect, partage. Un mélange étrange, marqué d´une grande authenticité, porteur d´une histoire riche, de douleur et d´identité. Il est imprégné de la force des noirs qui ont su malgré la violence et l´esclavage trouver ce chemin pour garder leur culture. Dans cette boutique du marché São Joaquim, un exemple vivant de ce synchrétisme religieux. Au 1er plan, l´orisha Lemanja, reine de la mer.


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  • Tant que nous sommes dans les rites, le lendemain 4 décembre était la fête de Santa Barbara. Il y a un peu partout des fêtes à cette occasion. Marizete m´a emmenée dans une fête où elle était invitée. C´était un repas en plein air, chaises recouvertes de housses blanches. C´était surtout un public de professeurs, avec la présence officielle de la ministre de l´éducation de l´Etat de Bahía. Une petite procession traverse les convives, portant la statue décorée de la sainte, puis discours officiels devant la statue, longue remise de prix, et repas. C´était un plat typique, le caruru. T-shirts distribués avec l´image de la sainte et les logos des entreprises qui patronnaient la journée. Tout cela faisait très ``bonne société´´. J´aimais mieux le candomblé, au moins il y avait de l´authenticité.



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